samedi 7 novembre 2009

Délinquance itinérante : Western sur les routes d’Espagne !

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Depuis quelques années maintenant, un phénomène inquiétant, grandissant, fait, des dizaines de milliers de ressortissants marocains en partance pour le Maroc via l’Espagne, les proies de véritables pirates de la route. « On part le plus souvent avec de l’argent liquide sur nous, parfois les économies de toute une année. Cet argent c’est pour passer de bonnes vacances, mais aussi aider la famille qui sur place vit parfois difficilement » nous explique Samir, 27 ans, un Français d’origine marocaine vivant à la Paillade.
En plus de l’argent que ces vacanciers emportent avec eux, il y a tout le reste : hi-fi, vidéo, et autres objets de valeur soigneusement sélectionnés pour ne gâcher aucun centimètre carré disponible sur le toit des véhicules, faisant d’eux, par la même occasion, des victimes aisément identifiables.
L’inquiétude grandit, et le risque d’être agressé semble être pris chaque été un peu plus au sérieux. Très loin de la légende urbaine qui circulait il y a quelque temps, on l’évoque aujourd’hui obligatoirement au départ ou au retour de ses vacances au Maroc. Les témoignages de tentatives d’agressions, se font de plus en plus nombreux. Nombreux, en effet, sont les récits de ces petites frayeurs vécues. Réels dangers ou pas, des appels de phares ou être suivi d’un peu trop prés sur la route, font instantanément naître une angoisse, accélèrent les battements de cœur. C’est un sentiment d’insécurité qui parait s’être définitivement installé. « C’est le plaisir que l’on avait à faire de la route qui est aujourd’hui un peu gâché. On a tous en tête ce risque, que l’on prend vraiment au sérieux. Je pense que l’on devrait tous, vacanciers, s’attendre à la frontière espagnole, et partir en groupe de 5 voitures par exemple, s’attendre pour partir en petits convois, parce qu’isolés, on risque davantage de subir ces agressions. On n’a pas besoin de se connaître les uns les autres pour ça. Il s’agit juste de se suivre en voiture, comme en formation rapprochée ! » Voilà une idée intéressante, qui pourrait dissuader ces cow-boys d’un autre temps de s’en prendre aux voitures, comme jadis on attaquait les diligences!

Les procédés pour réussir à stopper une voiture sur la route sont innombrables, opportunistes, malgré tout certaines astuces reviennent plus souvent dans les récits de victimes : Alors que vous roulez, une voiture en vous doublant, lance sur l’arrière de votre véhicule un objet, une pierre… Interpellé par le bruit, c’est naturellement que le conducteur de la voiture heurtée s’arrête pour connaître l’origine de bruit.
Plus osé, de faux agents de la Guardia Civil, équipés parfois d’un faux gyrophare, peuvent vous présenter des cartes de police factices, en vous demandant de vous arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence.
Mais les choses peuvent être plus simple encore, plus violente aussi, et c’est sous la menace d’une arme à feu, que l’on vous sommera de vous arrêter, quand vous n’êtes pas déjà stationné sur une air de repos, où l’on viendra vous dépouiller sous la menace d’une arme, dérobant souvent jusqu’à vos papiers d’identités, compromettant plus encore la poursuite de vos vacances.

Il est fortement conseillé de ne pas attendre d’être de retour en France pour porter plainte. Il est important de ne pas se laisser décourager par la barrière de la langue : les plaintes déposées dans un pays Européen ont force de loi dans tous les pays membres.
On ne connaît pas les chiffres, le nombre exact de victimes. On ne sait pas non plus ce qui est fait pour faire reculer cet état de fait. Samir nous explique tout en espérant se tromper : « J’ai l’impression que cela n’intéresse pas les autorités espagnoles, on ne se sent pas protégé. Puis la situation entre l’Espagne et le Maroc peut parfois être un peu compliquée. Les Marocains sur les routes espagnoles ne sont pas là pour faire du tourisme, on ne fait que passer ! Alors pourquoi on nous protégerait, je me dis parfois. On ne fait qu’user le goudron espagnol.»

L’Espagne est l’un des pays européens les plus sévèrement touchés par la crise. Les raisons de la recrudescence des agressions trouvent sans doute leurs sources de ce côté-là. On ose espérer que les choses rentreront vite dans l’ordre, et qu’enfin la route des vacances redevienne la promesse de plus agréables souvenirs.

N.B et Hakim Tahar

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